Un de mes endroits préférés à New York est le TWA Hotel, situé au Terminal 5 de l’aéroport international JFK — ce qui, quand on connaît mon rapport aux avions et à l’idée de voler en général, est plutôt ironique (quoique… depuis que nous sommes arrivés ici, j’ai résolu pas mal de mes phobies grâce à l’exposition répétée à leur objet, comme les vols en avion et le vertige) ; mais c’est tellement beau !
Pour les fans de vintage qui ont envie de faire un petit voyage dans le temps pour passer un après-midi (ou plus) dans l’ambiance élégante de 1962, c’est le meilleur endroit du monde. C’est un peu comme Disneyland pour les fans de Mad Men, quelque part entre Arrête-moi si tu peux et l’expression d’une nostalgie débridée pour une esthétique formica/acajou façon James Bond en technicolor. Bref, je suis fascinée par l’endroit, où Jon a bien voulu m’emmener un jour où je pleurais à chaudes larmes d’avoir dû remettre mon amie Mary dans un avion (comment ose-t-elle avoir une vie en Angleterre, loin d’ici ?).
Comment se rendre au TWA Hotel ?
Comme toute chose qui vaille la peine d’être vue à New York, le TWA Hotel (JFK Terminal 5) demande un peu d’effort pour y aller, ou à tout le moins de comprendre comment le système de transport fonctionne, et je me dois donc de vous parler de l’AirTrain.
L’AirTrain (côté JFK, à ne pas confondre avec celui de Newark dont je vous parlerai dans un autre billet) est, comme son nom l’indique, un train qui relie l’aéroport à la ville et vice-versa. Concrètement, il s’agit d’un monorail qui part de Jamaica Station dans le Queens vers JFK, et il vous en coûtera $8.25 pour l’ensemble du trajet
Remarque #1 : Depuis la fin du mois dernier (octobre 2023), vous pouvez désormais payer avec OMNY ou avec votre carte de banque pour prendre l’AirTrain, ce qui est vraiment pratique parce que jusqu’ici, les bornes d’entrée n’acceptaient que la MetroCard.
Remarque #2 : L’AirTrain n’est payant que si vous sortez de la zone de l’aéroport (ou si vous y entrez par Jamaica Station) ; il est gratuit entre les terminaux. Par exemple, si vous atterissez au Terminal 1, vous ne devez pas payer l’AirTrain pour vous rendre au Terminal 5, mais uniquement si vous quittez l’aéroport pour vous rendre en ville et/ou en venir via Jamaica.
Une fois à l’arrêt d’AirTrain du Terminal 5, prenez l’ascenseur ou les escaliers vers le niveau 1 (parking jaune), tournez à gauche, et suivez les signes au sol, sur les murs et sur les vitres. Vous ne pouvez pas vous tromper.
Que faire au TWA Hotel ?
Je ne vais pas vous faire la liste de toutes les activités qu’offre le TWA Hotel, et je vais plutôt me concentrer sur ce que Jon et moi avons le plus aimé lors de notre visite, à commencer par ce qui est gratuit, à savoir la visite du bâtiment et de ses expositions.
1. En prendre plein la vue
À l’origine, le bâtiment dans lequel se trouvent l’accueil de l’hôtel, le musée, les restaurants et les bars abritait le centre opérationnel de la compagnie aérienne Trans World Airlines (TWA) que vous connaissez sans doute parce qu’elle appartenait au fantasque milliardaire Howard Hughes (1905-1976). Conçu par l’architecte finno-américain Eero Saarinen (1910-1961) et son équipe, le terminal présente un des premiers exemples de structure à toit de béton léger, qui lui donne son aspect étrange, presque extraterrestre, et comporte des éléments issus des architectures futuriste, néo-futuriste, et Googie (ça aussi, d’ailleurs, j’y reviendrai dans un autre billet). C’est, en un mot comme en cent, un chef-d’œuvre de l’architecture américaine et tout un pan encore vivant de l’Americana.
À l’intérieur, tout ou presque est peint en rouge et blanc (les couleurs historiques de la défunte TWA, incorporée à American Airlines en 2001) et des volutes de béton aux courbes qui m’évoquent une créature marine imaginaire se déploient à l’infini le long de couloirs interminables. Dans le hall, vous pourrez admirer l’afficheur à palettes d’origine de 1962 qui montre encore à ce jour les départs et les arrivées, ainsi qu’un grand salon en contrebas (le Sunken Lounge) où, paraît-il, la foule en délire s’était rassemblée pour accueillir les Beatles lors de leur arrivée aux États-Unis en 1965. Aujourd’hui, l’atmosphère y est plus détendue, et si le coeur vous en dit, vous pourrez vous y asseoir confortablement pour regarder Connie (le Lockheed L-1649 Starliner qui trône sur le tarmac ; j’y reviendrai) à travers l’immense baie vitrée en dégustant un cocktail issu d’un livre de recettes des années 1960. Bref, la grande vie.
2. Voir les expositions
Tous les espaces muséaux du TWA Hotel, accessibles au public gratuitement et toute l’année, sont le résultat d’une collaboration avec la New York Historical Society (qui est responsable du musée du même nom à Central Park West et que j’adore, notamment pour son exposition permanente sur les lampes Tiffany’s). La vaste majorité des quelque 2 000 objets que vous pourrez observer sur place ont été donnés par les anciens employés de la TWA ou leurs familles. Les trois points que j’ai le plus aimé sont (1) les reconstitutions des bureaux d’Howard Hughes et d’Eero Saarinen, (2) le salon 1962, où les visiteurs sont encouragés à toucher les artefacts et même à essayer les vêtements sur les portants, et (3) la collection complète d’uniformes de la TWA de 1945 à 2001 (à l’étage). Jon, pour sa part, a particulièrement apprécié le lounge vert et orange (à l’étage également) et la collection d’affiches de l’époque.
3. Prendre un cocktail à bord d’un avion
Bon, ça n’impressionnera pas les Carolos d’entre vous qui se souviendront avec nostalgie de l’étrange mais somme toute divertissante période au début des années 2000 où c’était super à la mode d’aller boire un cocktail hors de prix « à l’avion » de Gilly, mais pour les autres, ça vaudra sans doute la peine de traverser le tarmac pour un petit verre à bord de Connie, un très joli Lockheed Constellation de 1939 commissionné par Hughes et qui (peu de gens le savent) a aussi été l’avion présidentiel d’Eisenhower dans les années 1950s. Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, c’est pas tous les jours que j’ai l’occasion de picoler à bord d’Air Force One. Évidemment, comme à Gilly en son temps, les cocktails à bord de l’avion sont un peu plus chers qu’au bar du coin ($18) mais ils sont très alcoolisés (vous en aurez pour votre argent), tandis que les bières sont légèrement plus abordables qu’à Manhattan ($8 pour les bières normales, $9 l’IPA) ; c’est finalement un bon rapport qualité/prix pour une attraction touristique.
Autres choses à faire au TWA Hotel
Ne l’oublions pas, le terminal TWA est aussi un hôtel. Il vous en coûtera entre $314 (chambre Deluxe King et $1020 (Suite présidentielle Eero Saarinen avec vue sur le terminal historique) la nuit pour deux personnes (simulation faite en novembre 2023, mais comme le TWA Hotel semble appliquer un système de prix dynamiques, les tarifs peuvent varier en fonction de la demande). En ce qui me concerne, ce n’est pas tout à fait dans mon budget, mais ce n’est pas grave parce qu’il existe deux autres types de tickets qui permettent de bénéficier des services de l’hôtel sans vous ruiner : le séjour Daytripper, grâce auquel il est possible de louer une chambre à la journée (oui, oui, ça existe, et pas que dans les hôtels de passe !) avec un prix de départ de $150 pour un séjour de 12 heures maximum sur une plage horaire comprise entre 6 heures du matin et 20 heures. Aussi bizarre que ce système puisse paraître, il n’est pas si idiot que ça, étant donné qu’on est après tout dans un aéroport, et que pour les passagers qui attendent une correspondance, c’est tout de suite plus agréable de faire une petite sieste dans un bon lit après un bon repas que de traîner sans but comme le fantôme d’un orphelin victorien dans la zone des départs de JFK.
L’autre option, c’est de prendre un pool pass qui vous donnera accès à la piscine située sur le toit de l’hôtel (parce qu’évidemment, quel genre d’hôtel de ploucs n’a même pas de piscine sur le toit, je vous le demande) avec vue sur la piste d’atterrissage n°4 et Jamaica Bay. En hiver, l’eau est chauffée à 35 °C, et, tout comme la piscine, le bar est ouvert toute l’année (je ne sais pas si vous l’aviez remarqué, mais le TWA Hotel est très détendu sur la bibine). En été, le pass est à $50 par adulte ($20 pour les enfants de moins de 12 ans), mais il est à moitié prix en hiver ($25 par adulte et $10 par enfant), ce qui me semble fort acceptable, surtout comparé à ce qu’il vous en coûtera dans les autres pool clubs de New York.
Je ne vous parlerai pas en détails des restaurants au TWA Hotel, tout simplement parce que je n’ai pas encore eu l’occasion d’y manger, mais c’est sur ma liste des choses à faire prochainement, donc je ne manquerai pas de vous tenir au courant. Ceci étant, je suis à peu près sûre de ne pas être déçue étant donné que le Paris Café a été confié à Jean-Georges Vongerichten, mon chef français préféré à New York, et dont les autres restaurants sont de franches réussites. Bref, on reparle de tout ça plus tard.
Bonus : Spot instagrammable
On ne va pas se mentir, l’intégralité du TWA Hotel est hautement instagrammable. Ceci étant, certains décors sont plus saillants que d’autres, surtout pour les aficionados du vintage en quête d’un décor pour mettre en valeur leurs tenues chinées dans les boutiques de seconde main de l’Upper East Side. À cet effet, je vous recommande le salon de coiffure Sweet’n’Glow, situé dans le hall des départs.
Infos pratiques
Hotel TWA/Terminal 5, John F. Kennedy International Airport
Adresse : One Idlewild Drive, New York, New York 11430-1962
Pour s’y rendre : AirTrain via Jamaica Station ou via les terminaux 4 et 7 de l’aéroport
Ouvert 24h/24, 365 jours/an
512 chambres, un restaurant, trois bars, un coffee shop, un food hall, piscine sur le toit, boutique de souvenirs
Site Internet : TWA Hotel
Textes et images ©Carnets new-yorkais.
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